Les dangers de l’identité nationale à l’école
"J'ai connu une époque où l'identité nationale était le seul principe concevable des relations entre les Etats. On sait quels désastres en résultèrent." Cette phrase est de Claude Lévi-Strauss, Paris 2005 (blog d'Edwy Plenel).
M. Fillon a souhaité que le débat sur l’identité nationale entre à l’école. Attention, danger… Cette notion très réductrice, reprise aux pires heures de notre histoire pour alimenter les haines, n’a pas sa place à l’école. Pour autant, les questions de citoyenneté doivent y être abordées et travaillées dans leur pluralité et leur extension. Les programmes sont à ce titre assez bien fourni. Ils nous permettent de réfléchir avec les élèves à une façon de conjuguer les différences dans un même pays : ces idées s’appellent « vivre ensemble », « devenir élèves », « république », « laïcité », « droits de l’homme », « CIDE ». La liste n’est pas exhaustive.
Le débat portant sur l’identité nationale n’est porteuse d’aucune ambition et pousse devant elle le risque d’exclusion. Elle n’a pas sa place à l’école, sauf sans doute, puisque les enfants vont en entendre parler, pour une séance de « philosophie » critique. Et dans les classes, contrairement au site internet dédié au débat, il n’y aura pas censure.
Les syndicats s’insurgent sur cette incursion de l’identité nationale dans l’école.
« L’identité nationale » est une notion qui crée plus de divisions que du consensus dont l’Ecole a besoin" note le Se Unsa en réponse à M. Fillon. »
« Si débat il doit y avoir aujourd’hui il doit d’abord porter sur le « vivre ensemble » : comment créer les conditions pour que tous ceux qui vivent en France se sentent appartenir à une même société et relever d’une même citoyenneté ?.... » précise la FSU.
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Illustration : Traité de morale des classes supérieures, année scolaire 1940-1941